Mai 68, étape symbolique d’une évolution sociétale – Première contribution

Participez à la préparation du Café citoyen qui aura lieu le 7 juin à Poitiers en adressant un court texte sur ce qu’évoque pour vous l’expression Mai 68 à cerclecondorcet86@yahoo.com . Une synthèse des contributions servira d’introduction.

Souvenirs

Mon premier souvenir de Mai 68 est une réunion incongrue. Nous étions debout devant des grands papiers kraft collés sur les vitres du hall et des étudiants plus anciens nous demandaient de dire ce que devaient être les études de droit. Dès la rentrée suivante, même à l’école, les élèves passeraient du statut de disciple à celui de sujets qui peuvent et doivent intervenir dans la pédagogie. On se met aussi à débattre dans les familles et dans la société tout entière. Mai 68 est l’épicentre d’une grande mutation sociale et culturelle dont émergent des valeurs de réalisation personnelle et d’autonomie.

Les posters kraft écrits au feutre fleuriront, tout aussi interminables que certains discours en assemblée générale et les tracts mal imprimés distribués à la sortie des restaurants universitaires. Il y aura aussi les posters sérigraphiés en noir et rouge avec des silhouettes de patrons avec cigare et haut de forme et de CRS, matraque levée et les graffitis sur les murs.

Je me souviens des querelles sémantiques violentes et interminables dans les assemblées générales autour des mots d’ordre.  Ainsi, nous réclamions la libération de personnes qui avaient été emprisonnées après une précédente manifestation aux cris de « libérez nos camarades ! ». Un groupe défilait en rang serrés, brandissant des drapeaux noirs et  hurlait « libérons ! » pour couvrir les « libérez ». Ils ne sont pas montés à l’assaut de la prison de Rennes.

Je me souviens aussi de réunions organisées symboliquement dans le hall d’une cité universitaire de filles. La libération sexuelle et singulièrement le droit de visite des garçons aux filles dans les résidences universitaires faisaient partie des motivations du mouvement.

Opinions 

Le désengagement : La promotion de l’individu a ouvert la voie à l’individualisme qui se traduit par une moindre implication dans les actions et les organisations en faveur de l’intérêt commun, un désengagement du fonctionnement démocratique de la société.

Et pourtant, les initiatives solidaires, telles les mobilisations spontanées en faveur de l’accueil des exilés, se multiplient.

La décadence : D’aucuns résument Mai 68 au slogan ‘jouir sans entraves » et déplorent la perte des valeurs traditionnelles, finalement, la désagrégation des sociétés occidentales. Le qualificatif de judéo-chrétien, que certains brandissent aujourd’hui comme un étendard, était infamant, marquant le moralisme, l’étroitesse de vue.

Et pourtant la famille que l’on croyait promise à la disparition reste une valeur centrale, les sentiments nationalistes reprennent vigueur face à l’insécurité engendrée par la mondialisation et le l’on assiste à un retour du fait religieux.

La puissance du mouvement de Mai 68 fait encore rêver : Et si, un mouvement de même ampleur déclenchait un nouveau changement de paradigme en matière d’économie, d’écologie, de sécurité ?

Les accords de Grenelle prévoyaient une augmentation du salaire minimum de 35 %, une augmentation des autres salaires de 10 %, la création de la section syndicale, une quatrième semaine de congés payés. Et si un mouvement de même ampleur permettait des avancées aussi importantes ?

Ce que je pense : Mai 68 répondait aux aspirations d’une jeunesse plus nombreuse (les enfants du baby boom), à des tendances libertaires qui traversaient les opinons publiques du monde occidental et aux besoins du marché du travail qui exigeait à la fois une plus grande adaptabilité et plus grande mobilité de la main d’œuvre.

Cette période de notre histoire ne mérite d’être couverte ni d’opprobre ni de gloire.

Exercice de style : valoriser le scoutisme en se référant à la figure de Baden-Powell

Dans une soirée de rencontre entre mouvements du Scoutisme français du Poitou-Charentes animée par le Cercle Condorcet, une première partie avait consisté à identifier ce qui est partagé et ce qui diffère entre eux quant aux principes et aux valeurs.

Un second temps consistait à préparer en petits groupes, mêlant les Eclaireuses et Eclaireurs de France, les Eclaireuses et Eclaireurs unionistes, les Scouts et Guides de France, un discours valorisant les apports du scoutisme en se référant à la figure de Baden-Powell.

Cet article est une synthèse des discours prononcés.

Georges Baden Powell était un visionnaire. A la fin de sa carrière militaire, il a transformé, selon ses propres termes,  » ce qui était un art d’apprendre aux hommes à faire la guerre en un art d’apprendre aux jeunes à faire la paix « . En ces temps troublés, il importe de rappeler la vertu de son message et de saluer l’universalité du scoutisme qui a su échapper, la plupart du temps, à travers le monde, à l’encadrement des Etats et du Politique. Le scoutisme vit et se développe toujours. Merci Baden, for ever.

Son enseignement amène à vivre en petits groupes, avec les autres, dans la nature, parfois rude, à jouer, même quand on est grand. La vie en équipe, le jeu qui libère des barrières, ouvrent au monde et rendent plus fraternel.

Eprouvé, robuste, le scoutisme s’adapte aux réalités sociales et culturelles en demeurant conforme à ses principes. Les scouts reçoivent et transmettent non seulement la manière d’installer un camp, mais aussi des valeurs, une ouverture pacifique aux autres, une conscience de la nature, une ouverture sur le monde, sur les mondes.

 

« …Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre. Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu’il ne l’était quand vous y êtes venus et quand l’heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n’avez pas perdu votre temps et que vous avez fait ‘ de votre mieux ».

(Extrait du dernier message de Baden-Powell…)

Soirée rencontre entre mouvements du Scoutisme français : Le scoutisme a un rôle à jouer par l’exemple et une parole apaisée.

Le Cercle Condorcet a été convié à animer une soirée de rencontre entre mouvements scouts du Poitou-Charentes : les Eclaireuses et Eclaireurs de France (laïques), les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes (protestants), les Scouts et Guide de France (catholiques). Ils sont liés par des actions communes (voir en fin d’article) et leur appartenance à la Fédération du Scoutisme français.

Ils souhaitaient mener une réflexion sur les tenants et les aboutissants de leur coopération en termes de conceptions, de valeurs, mieux cerner ce qui est partagé et ce qui est spécifique. Ainsi par exemple, le choix de parents de privilégier pour leur enfant un mouvement se référant ou non à une foi religieuse doit-il être respecté. En ces temps troublés, où les conceptions et les pratiques de la laïcité et du religieux divisent la société, le scoutisme  a un rôle à jouer par l’exemple et une parole apaisée.

Les mouvements scouts ont en commun la vie en plein air et l’éducation par le jeu. Ils partagent l’ambition de faire grandir les enfants et les jeunes afin qu’ils accèdent à une citoyenneté véritable. Qu’ils soient des citoyens éclairés, responsables, solidaires, éco-citoyens, artisans de paix. Cette ambition commune s’appuie sur la conception plus globale d’une société démocratique, laïque et solidaire.

Leurs méthodes pédagogiques privilégient  la coéducation (apprendre les uns des autres, enfants, jeunes, adultes, en mixité) et la collégialité des prises de décisions. La confiance accordée a priori aux personnes est un élément déterminant de l’éducation au sens des responsabilités.

Le scoutisme (tout du moins celui qui est pratiqué par les mouvements du Scoutisme français) conjugue la transmission d’une tradition et le pari de la jeunesse.

Les Eclaireuses et  Eclaireurs Unionistes de France (protestants), les Scouts et Guides de France (catholiques) évoquent la vie spirituelle avant la laïcité. Pour les Eclaireuses et Eclaireurs de France (laïques) la laïcité arrive d’abord. Cependant, les mouvements qui se réfèrent à une religion ne font  pas de l’appartenance religieuse une condition d’admission. Et dans les camps de scoutisme laïque, on conduisait à la messe les enfants dont les parents en avaient fait la demande.

Toutes les équipes scoutes pratiquent des « temps spi » (temps de spiritualité). Dans les mouvements religieux, la référence au dogme n’est pas centrale. Chez les scouts laïques, on préfère parfois parler de temps philosophiques.

Ces moments, qui ne sont pas aisés à qualifier, sont une réalité commune aux trois mouvements. Ils visent l’émancipation, la liberté de conscience, l’ouverture à l’humanité commune qui nous rassemble tous. Ils sont permis par la posture des éducateurs à l’égard des jeunes, assumant leurs questionnements. On confronte nos idées, on refait le monde, ou seulement, parfois, on vit un temps d’émotion partagée, le soir autour du feu.

 

Des actions en coopération entre les mouvements

  • Organisation de formations au Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur
  • Organisation d’une nuit scoute sur le campus universitaire de Poitiers.
  • Tentative, non-couronnée de succès pour le moment, de créer une unité d’enseignement « scoutisme » à l’Université. Ce projet a été proposé au Scoutisme français au niveau national.
  • Bénévolat au grand prix national handisport à la demande du Comité régional Handisport.
  • Les Eclaireuses et Eclaireurs de France invitent les groupes des autres mouvements à leur rassemblement régional du mois de mai

 

 

 

Déjà 4 volontaires pour préparer un Café citoyen « Mai 68, étape symbolique d’une évolution sociétale »

Nous recherchons 8 personnes pour rédiger ensemble un document de 3 pages sur la perception actuelle de mai 68, étape symbolique d’une évolution sociétale. Ce texte servira d’introduction à un Café citoyen qui aura lieu le à Poitiers le 31 mai à 19 heures.

Nous souhaitons que le groupe soit constitué, à raison de deux par tranche d’âge, de personnes de moins de 25 ans, de 26 à 45 ans, de 46 à 65 ans et de plus de 65 ans.

Que faut-il faire ? Apporter des contributions au moyen de Framapad. Ce logiciel de traitement de texte libre, gratuit et simple d’utilisation permet à plusieurs personnes d’écrire à distance  sur un même document et de communiquer entre elles (séance d’initiation possible).

Contact à : cerclecondorcet86@yahoo.com

 

 

 

Etre une fille, être un garçon dans la pratique en commun d’un sport, le Voketball

Dans le cadre d’une semaine de la parentalité, le Centre social Cap Sud à Poitiers a organisé, le 28 novembre, une table ronde intitulée « Une fille ça fait pas ci, un garçon ça fait ça ».

Au cours de la table-ronde le Voketball, né dans le quartier, il y a deux ans, avec la participation d’enfants qui ont choisi son nom, a été présenté par ses créateurs.

Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=BopzKzLM8kE  et la page Facebook de Voketball

Le Voketball est adapté à la pratique dans les City stades dont le nombre est en augmentation. Il se joue à la main et au pied et l’on marque des paniers et des buts ; il en utilise donc toutes les fonctionnalités.

Au nombre des valeurs portées par « L’Equipe Voketball » (le vivre ensemble, l’accès aux loisirs pour tous…) figure la mixité filles-garçons. Lors des matchs, les équipes doivent être constituées d’autant de filles que de garçons. Cet objectif a un caractère volontariste. Spontanément, les Ciy stades sont plutôt fréquentés par les garçons.