Le Cercle Condorcet a été convié à animer une soirée de rencontre entre mouvements scouts du Poitou-Charentes : les Eclaireuses et Eclaireurs de France (laïques), les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes (protestants), les Scouts et Guide de France (catholiques). Ils sont liés par des actions communes (voir en fin d’article) et leur appartenance à la Fédération du Scoutisme français.
Ils souhaitaient mener une réflexion sur les tenants et les aboutissants de leur coopération en termes de conceptions, de valeurs, mieux cerner ce qui est partagé et ce qui est spécifique. Ainsi par exemple, le choix de parents de privilégier pour leur enfant un mouvement se référant ou non à une foi religieuse doit-il être respecté. En ces temps troublés, où les conceptions et les pratiques de la laïcité et du religieux divisent la société, le scoutisme a un rôle à jouer par l’exemple et une parole apaisée.
Les mouvements scouts ont en commun la vie en plein air et l’éducation par le jeu. Ils partagent l’ambition de faire grandir les enfants et les jeunes afin qu’ils accèdent à une citoyenneté véritable. Qu’ils soient des citoyens éclairés, responsables, solidaires, éco-citoyens, artisans de paix. Cette ambition commune s’appuie sur la conception plus globale d’une société démocratique, laïque et solidaire.
Leurs méthodes pédagogiques privilégient la coéducation (apprendre les uns des autres, enfants, jeunes, adultes, en mixité) et la collégialité des prises de décisions. La confiance accordée a priori aux personnes est un élément déterminant de l’éducation au sens des responsabilités.
Le scoutisme (tout du moins celui qui est pratiqué par les mouvements du Scoutisme français) conjugue la transmission d’une tradition et le pari de la jeunesse.
Les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France (protestants), les Scouts et Guides de France (catholiques) évoquent la vie spirituelle avant la laïcité. Pour les Eclaireuses et Eclaireurs de France (laïques) la laïcité arrive d’abord. Cependant, les mouvements qui se réfèrent à une religion ne font pas de l’appartenance religieuse une condition d’admission. Et dans les camps de scoutisme laïque, on conduisait à la messe les enfants dont les parents en avaient fait la demande.
Toutes les équipes scoutes pratiquent des « temps spi » (temps de spiritualité). Dans les mouvements religieux, la référence au dogme n’est pas centrale. Chez les scouts laïques, on préfère parfois parler de temps philosophiques.
Ces moments, qui ne sont pas aisés à qualifier, sont une réalité commune aux trois mouvements. Ils visent l’émancipation, la liberté de conscience, l’ouverture à l’humanité commune qui nous rassemble tous. Ils sont permis par la posture des éducateurs à l’égard des jeunes, assumant leurs questionnements. On confronte nos idées, on refait le monde, ou seulement, parfois, on vit un temps d’émotion partagée, le soir autour du feu.
Des actions en coopération entre les mouvements
- Organisation de formations au Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur
- Organisation d’une nuit scoute sur le campus universitaire de Poitiers.
- Tentative, non-couronnée de succès pour le moment, de créer une unité d’enseignement « scoutisme » à l’Université. Ce projet a été proposé au Scoutisme français au niveau national.
- Bénévolat au grand prix national handisport à la demande du Comité régional Handisport.
- Les Eclaireuses et Eclaireurs de France invitent les groupes des autres mouvements à leur rassemblement régional du mois de mai