Participez à la préparation du Café citoyen qui aura lieu le 7 juin à Poitiers en adressant un court texte sur ce qu’évoque pour vous l’expression Mai 68 à cerclecondorcet86@yahoo.com . Une synthèse des contributions servira d’introduction.
Je suis née en juin 68, très certainement parce que la pilule n’était pas passée par ma maman, et mon papa, ne l’avait pas avalée non plus.
D’ailleurs mon papa avait du mal à l’avaler cette pilule de mai 68 !
Mes sœurs (plus âgées de 10,11 et 16 ans) m’ont souvent dit que notre père (maintenant et depuis longtemps aux Cieux) était effrayé par ces « gauchos de la ville ».
Il était artisan, à la campagne, et certainement redoutait que ce vent de liberté ne souffle aux oreilles de ses filles !
Bizarrement, je n’ai jamais demandé à ma sœur aînée ce qu’elle avait pensé « des événements ».
Je vais le faire, dès demain.
J’ai donc grandi à l’ombre des effluves de mai 68 ; j’ai fantasmé ce temps libertaire, et je crois que j’en ai bien profité dans mon adolescence (une de mes sœurs était au taquet avec mon éducation de fille, femme en devenir).
Et encore aujourd’hui, je suis envieuse, curieuse, de ce qui a pu se passer chez les jeunes soixante-huitards !
En mai 86, je suis en 1ère année de sociologie et là je sens que « je vais prendre ma revanche » et foncer sur Paris, les pavés etc.
En fait une grippe terrible me terrasse au lit (papa je n’ai pas été pervertie…) et je regarde la TV, sous la couette, en pestant contre les Dieux qui décidément, n’ont pas envie que je grandisse ou que j’agisse !
Je continue ma socio (un repère de profs soixante-huitards qui aiguisent mon sens critique) et enfin, je vois les slogans de mai 68, peints sur les murs de Nanterre, puisque je démarre un master dans cette université.
« sous les pavés la plage » « Interdit d’interdire » : et oui, ça a vraiment existé, ce n’est pas un mythe !