Etre une fille, être un garçon dans la pratique en commun d’un sport, le Voketball

Dans le cadre d’une semaine de la parentalité, le Centre social Cap Sud à Poitiers a organisé, le 28 novembre, une table ronde intitulée « Une fille ça fait pas ci, un garçon ça fait ça ».

Au cours de la table-ronde le Voketball, né dans le quartier, il y a deux ans, avec la participation d’enfants qui ont choisi son nom, a été présenté par ses créateurs.

Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=BopzKzLM8kE  et la page Facebook de Voketball

Le Voketball est adapté à la pratique dans les City stades dont le nombre est en augmentation. Il se joue à la main et au pied et l’on marque des paniers et des buts ; il en utilise donc toutes les fonctionnalités.

Au nombre des valeurs portées par « L’Equipe Voketball » (le vivre ensemble, l’accès aux loisirs pour tous…) figure la mixité filles-garçons. Lors des matchs, les équipes doivent être constituées d’autant de filles que de garçons. Cet objectif a un caractère volontariste. Spontanément, les Ciy stades sont plutôt fréquentés par les garçons.

Etre une fille, être un garçon, ça change quoi ?

Dans le cadre d’une semaine de la parentalité, le Centre social Cap Sud à Poitiers a organisé, le 28 novembre, une table ronde intitulée « Une fille ça fait pas ci, un garçon ça fait ça ».

Les intervenants étaient Agnès CASTEL, Inspectrice de l’Education nationale 1er degré, Manuel COTINAUD, Conseiller d’Animation sportif à la Direction départementale de la Cohésion sociale, Louise FROMARD, Chargée d’évaluation et rédactrice sur le site de Poitiers de l’Onisep, Valérie LAMARCHE, Déléguée départementale aux Droits des Femmes et à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes de la Vienne, placée auprès de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, Muriel GUILLOT, Directrice du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de la Vienne (CIDFF). Une soixantaine de personnes étaient présentes. Le modérateur était Bernard KERLEAU, président du Cercle Condorcet de la Vienne.

Lors de la discussion, on a constaté qu’il y a plus de garçons qui jouent dehors et plus de filles qui font des activités à l’intérieur, qu’il y a plus de femmes que d’hommes à la tribune comme dans la salle pour parler d’égalité entre les sexes, que le changement des représentations n’est pas aisé puisque notre vie se déroule à la fois dans les milieux familial, éducatif, professionnel… qui n’influent pas toujours de manière cohérente.
On s’est demandé si les filles sont vraiment plus intelligentes que les garçons et pourquoi les garçons sont plus grands, s’il faut vraiment rechercher l’égalité partout tout le temps ou plutôt éviter les discriminations, si l’écriture inclusive peut avoir un réel impact sur les comportements, pourquoi certains métiers ne sont nommés qu’au féminin ou au masculin ou que nous ne parvenons pas à utiliser l’un des deux, quelles sont les solutions pour faire évoluer nos représentations, quelle place peuvent et doivent prendre les hommes dans le féminisme ?

QUE RETENIR ?

A l’école élémentaire, les garçons et les filles ne jouent pas ensemble. Les garçons embêtent les filles et prennent toute la place dans la cours. Ils sont plus souvent punis. Au collège, les filles ont de meilleures notes en français et en sciences, les garçons redoublent plus souvent. Les garçons décrochent plus souvent. Les filles réussissent mieux leurs études mais font des choix moins ambitieux. Il y a plus de garçons dans les grandes écoles et leurs choix de métiers sont plus ouverts. Dans les formations professionnelles, comme les filles et les garçons ne choisissent pas les mêmes filières, bien souvent, ils ne sont plus formés en mixité.

Depuis peu, le nombre des femmes titulaires d’une licence sportive augmente plus vite que celui des hommes. En revanche, le nombre de lauréates de diplômes sportifs est en recul. Certains sports sont quasi exclusivement féminins, d’autres masculins.

Les femmes sont concentrées dans quelques filières professionnelles. Le plafond de verre perdure. Les femmes ont des difficultés d’accès aux postes à responsabilité et dans les instances dirigeantes.

Une femme consacre en moyenne près de 3 h 30 par jour aux tâches domestiques, un homme 2 h. La part prise par les hommes aux tâches domestiques a progressé de 6 minutes en 25 ans.

Les violences sexuelles, les viols restent numériquement élevés.

QUE FAIRE ?
Le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes est inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946. Des lois sont périodiquement prises pour créer des conditions favorables à une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

L’égalité entre les femmes et les hommes a été déclarée Grande Cause nationale du quinquennat. Un Tour de France de l’Egalité s’achèvera en mars par l’annonce, par le Président de la République, des priorités jusqu’en 2022.

Un plan interministériel en faveur de l’égalité professionnelle 2016-2020 s’applique à lutter contre les stéréotypes sexistes et à encourager la mixité professionnelle.

Les plans successifs de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes passent notamment par le soutien apporté à des actions et à des structures d’aide aux femmes.

Dans la Vienne, des actions sont menées pour venir en aide aux femmes victimes de violences et permettre aux citoyens de prendre conscience des stéréotypes de sexe, croyances, que l’on admet sans les discuter et que l’on transmet sans le vouloir, et qui limitent l’autonomie des personnes ou sont à la base de discriminations.

28 novembre – 20 h – Cap Sud – Table-ronde « Filles, garçons, ça change quoi ?

28 novembre à 20 heures

au Centre d’Animation de Poitiers Sud, 28, rue de la Jeunesse,

dans le cadre de la semaine de la parentalité « Filles, garçons, ça change quoi ? »

Intervenants

Agnès Castel : Inspectrice de l’Education nationale ; chargée d’une mission pour l’éducation à l’égalité entre les filles et les garçons, la lutte contre les discriminations sexistes et les violences faites aux femmes

Manuel COTINAUD : Conseiller d’Animation sportif à la Direction départementale de la Cohésion sociale

Louise FROMARD : Chargée d’évaluation et rédactrice sur le site de Poitiers de l’Onisep Nouvelle-Aquitaine. Chargée de mission Égalité-Mixité

Valérie LAMARCHE : Déléguée départementale aux Droits des Femmes et à l’Égalité
entre les Femmes et les Hommes de la Vienne

Muriel GUILLOT : Vous êtes directrice du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de la Vienne

Modérateur : Bernard KERLEAU, Président du Cercle Condorcet de la Vienne

Café citoyen du 22 avril à Civray : SAVOIR ET CROIRE

Un collectif de Civray a organisé le 22 avril une Marche pour les Sciences dans le cadre du mouvement international initié aux Etats-Unis. Après la marche, l’animation d’un Café citoyen sur le thème « savoir et croire » avait été confiée au Cercle Condorcet de la Vienne.

La Marche pour les Sciences a été organisée pour :

  • Défendre la méthode scientifique face aux opinions et idéologies préconçues
  • Montrer le soutien citoyen à l’indépendance des recherches publiques
  • Renforcer le dialogue entre sciences et société et définir ensemble la place des sciences dans la société
  • Promouvoir la culture scientifique et les sciences participatives
  • Convaincre les politiques de mieux prendre en compte les résultats scientifiques dans leurs décisions

Des sentences apposées sur le dos des marcheurs donnaient à méditer sur l’importance pour la communauté humaine de la science et de la pensée. La déambulation dans les rues de Civray était ponctuée d’expériences de physiques amusantes et d’interventions d’un jeune comédien appelant à sourire sur les déclarations de certains responsables scientifiques ostensiblement en contradiction avec les acquis de la science.

Les deux intervenants du Café citoyen étaient :

  • Yannis DELMAS-RIGOUTSOS, maître de conférences en épistémologie – histoire des sciences et en informatique (Petites leçons d’épistémologie, comment penser la science ou et la connaissance – Editions Vuibert – 2009)
  • Patrice REMAUD, professeur agrégé de physique appliquée et docteur en histoire des sciences et des techniques

Galilée, Georges Lemaître, deux exemples emblématiques de l’évolution des relations entre sciences et religions dans le monde occidental

Chacun a en mémoire la déclaration – probablement apocryphe – de Galilée après son procès en 1633 « et pourtant elle tourne ». Il est accusé d’hérésie pour avoir montré que la terre tourne autour du soleil et contraint d’abjurer. L’enjeu est réel. En 1600, Giordano Bruno avait été brûlé vif pour avoir développé une théorie de l’héliocentrisme et posé l’hypothèse d’un univers en expansion.

Au  XIXème siècle, Charles Darwin révolutionnera la biologie par ses travaux sur la théorie de l’évolution et la sélection naturelle.

Alors que la société se sécularise progressivement, des scientifiques, religieux ou sans hostilité envers les religions, en arrivent par leurs découvertes à l’exigence de séparer science et religion. Ainsi Georges Lemaître, né à la fin du XIXème siècle mène parallèlement des carrières scientifique et religieuse ; il devient chanoine et président de l’Académie pontificale des Sciences. Edwin Hubble prouve en 1929 l’expansion de l’Univers. Georges Lemaître avait prédit deux ans plus tôt l’existence de ce que l’on appellera la Loi de Hubble.

La science, une description qui ne se satisfait pas de ses théories

Pour Jacques Lacan le réel c’est quand on se cogne : « Il n’y a pas d’autre définition du Réel que l’impossible… Quand on se cogne, le Réel c’est l’impossible à pénétrer ».

C’est à la fois ce que l’on éprouve et ce que l’on peut expérimenter.

La réalité s’impose par une expérience subjective et on la partage par les mots qui eux, imposent des visions de la réalité. Ces visions sont influencées par des courants de pensée qui empruntent à la science et à la croyance. L’allégorie de la caverne, de Platon, montre la difficulté d’accéder à la connaissance et la difficulté de la transmettre.

Comment passer de l’expérience personnelle à un savoir collectif, voire partagé dans la société ? Au Moyen-âge, le savoir se construisait par accumulation progressive, en s’appuyant sur la Tradition. Avec le recul du temps, on perçoit les croyances erronées qui nous semblent parfois ridicules.

Galilée, le philosophe Francis Bacon, à qui l’on doit la sentence « la vérité est la fille du temps, pas de l’autorité », et Isaac Newton  ont posé les bases du raisonnement scientifique. La science se caractérise par un paradigme (des lois que l’on prend pour vraies) et une méthode ; pour être confirmée, une expérience doit être reproductible

Des méthodes scientifiques en évolution

La méthode inductive consiste à réaliser un grand nombre d’observations pour en déduire des lois générales.

Elle se heurte à la difficulté du « biais de confirmation ». L’esprit humain tend à retenir les expériences qui confirment ses convictions. Ainsi, une personne dont l’opinion est que la pleine lune provoque l’insomnie se souvient qu’elle est éveillée une nuit de pleine lune et oublie qu’elle a mal dormi une autre nuit. Lorsque cette opinion est fondée sur l’autorité d’une tradition, on parlera de croyance. Une croyance n’est pas nécessairement religieuse. Il existe par exemple des croyances économiques. Notre opinion sur la réalité est selon l’expression de David Hume le produit d’une sédimentation de nos habitudes.

Parmi les méthodes scientifiques actuelles, la méthode hypothético-déductive, introduit un renversement de perspective. Karl Popper, philosophe des sciences du XXème siècle met l’accent sur l’idée de réfutabilité qui permet de distinguer sciences et pseudosciences. Il s’agit de tenter de réfuter par l’expérimentation les lois existantes ou les nouvelles hypothèses énoncées. La science progresse par dépassement, démolition et reconstruction.

Des choix sont à opérer dans l’orientation d’une recherche, le dosage entre la confiance  aux lois admises et de leur critique, la part de nouveauté, le degré de précision des nouvelles connaissances élaborées. La science de qualité prend des risques. Mais une découverte scientifique intervient parfois de manière inattendue dans le cadre d’une recherche sur un autre sujet.

La validation des résultats repose sur leur reproductibilité.

Discussion

La diffusion sur les réseaux sociaux de fausses informations et de théories du complot : On observe un lien fréquent entre défaut d’esprit critique, et complotisme.

La réfutation de publications complotistes sur les réseaux sociaux a pour effet de les rendre plus visibles. Pour certaines personnes, les réfutations ont pour résultat de les conforter dans leurs convictions.

Les fausses nouvelles montrent l’intérêt de vérifier les informations que l’on voit.

Observateur et observé : La physique quantique montre des situations dans lesquelles l’observation modifie ce qui est observé. Le même phénomène se produit dans les sciences sociales.

La démarche scientifique met en œuvre un système comprenant l’observateur, l’observé, la méthode et les instruments d’observation, le paradigme (le système de lois de référence).

La corruption et les conflits d’intérêts : De puissants intérêts financiers sont à l’œuvre, particulièrement dans certains domaines de recherche comme la biomédecine ou les études sur les produits dangereux.

On observe des cas de distorsion des résultats publiés ou d’utilisation biaisée de résultats scientifiquement valides.

L’institution dans le monde de la recherche : La recherche n’est plus guère aujourd’hui le fait d’individus isolés fortunés, ou se livrant à la recherche à côté d’une autre activité rémunérée, du fait de la création d’institutions (comme l’école polytechnique en 1794), de la complexification des sujets de recherche appelant un fonctionnement plus collectif et des modalités de financement.

La personnalité des chercheurs :

On ne peut établir de portrait-type du chercheur du point de vue de la créativité et de la culture générale. La biographie de certains chercheurs montre une proximité entre génie et folie.

Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent on en cherche : Cette formule du Général de Gaulle lors d’une visite du CNRS exprime l’attente de découvertes rapidement applicables.

Des découvertes ont des applications à distance. Ainsi, la théorie de la relativité a permis la mise en œuvre du GPS  dans les années 1990.

Faut-il arrêter la science ? Les effets pervers des inventions ne conduiraient-ils pas à souhaiter considérer que l’on en sait assez ?

Outre le fait qu’il serait illusoire de vouloir endiguer l’inventivité humaine, toute novation a des effets positifs et négatifs.  La décision d’interdire la science n’échapperait pas à cette règle.

Compte-rendu de la rencontre entre 3 associations citoyennes

Une rencontre a eu lieu le 5 avril entre les trois associations citoyennes

  • Quelle société voulons-nous ? Osons l’optimisme
  • Initiatives citoyennes
  • Le Cercle Condorcet de la Vienne

afin d’échanger sur leurs ambitions et leurs expériences.

Quelle société voulons-nous ? Osons l’optimisme !

Le collectif souhaite expliquer au grand public que nous avons deux types de  positionnements subjectifs, deux schémas relationnels,  qui agissent en nous, sur notre environnement et la société.

Le premier type, dominant dans notre culture est caractérisé par la relation dominant-dominé.

Le second s’appuie sur une approche symbolique et permet d’ordonner ce qui se passe autour de nous et en nous et de privilégier l’intelligence collective, l’empathie, la confiance et la joie. Ce positionnement est favorable à une société plus juste et plus humaine.

Cette analyse est transmise sous la forme d’une conférence et d’un livre.

Au sein du collectif, informel, chacun agit à sa mesure et les décisions se prennent sans vote mais par consentement.

Il diversifie ses événements (conférence suivie d’un concert, trente du rêve…) afin de toucher un public plus large.

Initiatives citoyennes

L’association regroupe principalement des habitants de Vouneuil-sous-Biard et agit sur le territoire de la commune.

Elle a pour ambition de favoriser la vie citoyenne, de promouvoir le bien commun, le vivre ensemble, l’intérêt général, à inviter les concitoyens à se parler, à prendre des initiatives ensemble.

Ses activités les plus fréquentes sont des soirées information-débats dont le thème est choisi en fonction de l’actualité locale et/ou d’intervenants potentiels. Elle a également organisé un troc de plantes ou une dégustation de tisanes du jardin.

Le Cercle Condorcet de la Vienne

Il a pour ambition d’agir en faveur d’une citoyenneté éclairée en organisant des événements qui ont pour but d’apporter des informations validées sur des sujets de société (le Brexit, la prise des décisions qui intéressent les citoyens…) et de favoriser un réel échange entre des personnes aux avis ou opinions divergents.

Il agit dans le cadre de partenariats avec des associations de terrain.

Les thèmes prioritaires retenus pour 2017 sont les migrations, l’Europe, la prostitution, l’information.

Discussion

Les initiatives citoyennes se multiplient. Elles sont une manière de se réapproprier le politique dans une société en changement. Il semble que les moins de 30 ans retrouvent le sens de l’engagement qui s’était un peu perdu, sous des formes nouvelles. Il faut trouver le moyen de créer des passerelles avec eux. Quelque chose germe.

Quelle société voulons-nous ? a invité des responsables politiques à ses réunions. Une seule organisation est venue. Initiatives citoyennes a suscité dans ses débuts la méfiance de la mairie de Vouneuil-sous-Biard. Les relations sont plus détendues maintenant.

La prévalence du modèle-dominé concerne toutes les sphères de la vie en société, les responsabilités politiques, managériales, pédagogiques, parentales. Les méthodes d’enseignement évoluent.

Il faut expliquer ce que l’on a à gagner pour soi-même à adopter un schéma relationnel favorable à une société plus juste et plus humaine, valoriser la joie de créer, d’apprendre, d’agir ensemble. Des organisations de petite taille sont favorables à cette expérience. Il serait cependant utile de faire en sorte que leurs acteurs sachent qu’ils ne sont pas seuls à agir et de créer des temps et des lieux de partage des expériences.

Il faut multiplier les utopies de proximité et sortir de la résignation. Les utopies ce n’est pas fini, des choix sont possibles, des alternatives existent en matière d’organisation de la société.