Le Cercle Condorcet de la Vienne participe à la Marche pour les Sciences à Civray

La Marche pour les Sciences mobilisera près de 300 défilés dans plus de 20 pays le 22 avril, Jour international de la Terre, pour :

  • Défendre la méthode scientifique face aux opinions et idéologies préconçues
  • Montrer le soutien citoyen à l’indépendance des recherches publiques
  • Renforcer le dialogue entre sciences et société et définir ensemble la place des sciences dans la société Promouvoir la culture scientifique et les sciences participatives
  • Convaincre les politiques de mieux prendre en compte les résultats scientifiques dans leurs décisions

Le Cercle Condorcet s’associe à la Marche pour les Sciences à Civray en animant un Café citoyen sur le thème « savoir et croire » avec la participation de :

  • Yannis DELMAS-RIGOUSTOS, maître de conférences en épistémologie – histoire des sciences et en informatique
  • Patrice REMAUD, professeur agrégé de physique appliquée et docteur en histoire des sciences et des techniques

 

14 h : Marche animée – départ place du Maréchal Leclerc

15 h 30 : Café citoyen « croire et savoir » – Café Ô CIty Ven

18 h : Concert gratuit – Collectif Or Normes

Rapport d’activités 2016

Rapport d’activités 2016

Suite à l’assemblée générale constitutive du 18 Novembre 2015, le cercle Condorcet de la Vienne s’est réuni lors de 9 réunions à la Ligue de l’enseignement de Poitiers, 18 rue de la Brouette du vinaigrier à Poitiers. Le nombre de participants se situe entre 10 et 15 personnes à chaque réunion.

Le cercle Condorcet a mené de nombreuses actions en 2016.

Le Forum Citoyen : Faut que ça change ! Mais quoi?

  • Une phase préparatoire a été organisée le samedi 12 Mars. Elle a réuni une trentaine de personnes. En îlots, des thèmes, des champs d’actions possibles ont été dégagés en matinée. Après le déjeuner, chaque participant a pu travailler sur le thème sur lequel il avait le plus appétence.
    • La phase 1 du Forum citoyen s’est déroulée le 8 Novembre 2016. Lors de cette soirée, trois groupes se sont constitués et ont fait émerger les problématiques suivantes :

« Comment chaque citoyen peut contribuer au changement de nos comportements face à l’alimentation ? »

« Comment améliorer la  cohérence entre nos convictions et nos pratiques dans, par exemple (le rapport du citoyen à la société, l’alimentation, les énergies renouvelables, le partage, le local, l’entraide, le collaboratif, les alternatives à la finance internationale) »

« Le rôle des médias (comment se façonne l’information ? comment façonne-t-elle les esprits?) »

    • La phase 2 du Forum citoyen s’est déroulée quant à elle le 10 Janvier 2017. Les participants ont pu approfondir le travail amorcé en amont et dégager des pistes d’action.

Partenariat avec la Maison de la Culture et des loisirs de la Roche-Posay le 12 Mars 2016. “Être citoyen, on n’y croit pas et pourtant, ensemble, on peut peser sur les décisions” est un thème de débat, au regard de l’actualité locale, qui suscite l’intérêt des habitants. Le 18 Janvier 2017, une réunion-discussion a donc été organisée en co-partenariat à la Roche-Posay.

Rencontre avec la Compagnie de la Trace le 18 Mars pour un éventuel partenariat

Présence du Cercle Condorcet de la Vienne a une soirée d’échanges à Romagne le 14 Juin 2016 sur le thème de la liberté d’expression suite à une pièce de théâtre censurée à Civray.

Le Cercle était présent à la Journée des associations de Poitiers du 11 Septembre 2016. Un stand annexe à celui de la Ligue de l’enseignement lui a été attribué.

Le Cercle Condorcet a participé activement aux 150 ans de la Ligue de l’Enseignement : plusieurs membres ont assisté à la réunion-conférence le 15 Septembre sur les relations entre les associations et l’action publique. De plus, une lettre à son endroit a été rédigée par François Hervouet.

Organisation le 02 décembre 2016 à Civray au Ô City’ven, un café-citoyen autour de la question du Brexit : les enjeux de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Cette soirée a été co-animée par Michel Henri, membre du Mouvement Européen et François Hevrouet.

Présence au Village Laïcité qui s’est tenu le 09 Décembre 2016 à Poitiers pour la commémoration de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Bernard Kerleau, Président de l’association,  a fait une allocution au nom du Collectif laïcité dont le cercle est membre. Le Cercle Condorcet a également collaboré au dossier de presse constitué à cet effet.

Rapport d’activités 2016 Cercle Condorcet de la Vienne

Etre citoyen, on n’y croit pas et pourtant, ensemble, on peut peser sur les décisions

Une réunion-discussion a été organisée conjointement par le Cercle Condorcet de la Vienne et la Maison de la Culture et des Loisirs.

Elle a été introduite par les interventions de François HERVOUET Professeur émérite et doyen honoraire de l’Institut de Droit Public de Poitiers et de Gérard BARC, ancien élu local et militant associatif ; il est président de la Ligue de l’Enseignement de la Vienne.

Les conditions de vie des citoyens sont fréquemment modifiées par les décisions prises par les pouvoirs publics. L’impression de ne pas être représentés dans la prise de ces décisions, un sentiment d’impuissance sont répandus.

Les institutions sont contestées, leur réforme est attendue. Cela prend par exemple la forme de la demande d’instauration d’une  VIème République. Localement, la contestation du projet de ferme-usine de Coussay-les-Bois fournit un exemple d’action collective des citoyens à l’égard des décisions qui ne leur conviennent pas.

L’administré, le citoyen

Dans une vision classique, les habitants sont considérés comme des administrés. Les élus, légitimes par le suffrage universel, prennent les décisions selon leur façon de voir.

Les citoyens prennent davantage part à la vie de la collectivité.

En amont de la prise de décision, ils disposent de moyens de faire entendre leur point de vue, dans des commissions ou lors d’enquêtes préalables. Ils s’en saisissent peu et conservent le sentiment que les décisions sont prises sans réelles possibilités de donner son avis.

En aval, le droit offre quelques moyens pour empêcher la mise en œuvre d’une décision qui apparait mauvaise.

La médiation est une procédure relativement lourde à la disposition des citoyens par l’intermédiaire d’un député qui n’est pas nécessairement celui de la circonscription.

Toute décision administrative, de la plus petite commune à la présidence de la République, peut être contestée devant un juge administratif quant à sa régularité. Il se prononce sur l’application des règles de droit et non sur l’opportunité de la décision. Cette décision peut elle-même faire l’objet de recours (appel, cassation).

Le recours n’est pas suspensif. La décision est présumée régulière. On dit que la décision administrative bénéficie du privilège du préalable. On peut cependant faire un recours en référé pour demander la suspension de la décision. Il aura des chances d’aboutir son irrégularité est probable et que les conséquences de sa mise en œuvre seraient difficilement réparables.

L’élu local

Le maire a peu d’obligations d’information et de consultation des habitants au-delà de la publicité de ses arrêtés et des délibérations du conseil municipal. Investi par le suffrage universel, il peut cependant se considérer comme investi sans avoir reçu un chèque en blanc. C’est lui qui décide en dernier ressort mais il peut souhaiter associer la population à ses décisions.

Outre les moyens d’information classiques, le bulletin municipal, un site Internet, il peut organiser des réunions d’information et de consultation et surtout être accessible, à la disposition des habitants. Dans la pratique, peu de gens assistent aux réunions du conseil municipal, qui sont publiques, et les réunions portant sur des questions d’ordre général, sur les orientations de la politique municipale, en matière d’urbanisation ou d’éducation par exemple, attirent peu de monde. Les réunions thématiques avec les personnes directement concernées par un projet (les enseignants et les parents d’élève pour l’école, les associations pour une salle polyvalente, les habitants d’une rue…) sont plus fréquentées.

Les Conseils de Développement peuvent être des instances utiles.

Les Conseils de développement sont des instances de démocratie participative mises en place dans les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI) de plus de 20 000 habitants (métropoles, communautés urbaines, communautés d’agglomérations, communauté de communes) ainsi que dans les pays et pôles d’équilibre territoriaux et ruraux (PETR). Constitués de citoyens bénévoles, de représentants des milieux économiques, sociaux, culturels, éducatifs, scientifiques, environnementaux et associatifs, ils permettent de faire émerger une parole collective, sur des questions d’intérêt commun et ainsi contribuer à enrichir la décision politique.

Le projet de ferme-usine de Coussay-les-Bois

Le choix du thème de cette réunion a été suscité par le projet de construction d’une ferme-usine comportant l’engraissement de 1 500 taurillons par an, des panneaux photovoltaïques, de la méthanisation et du compostage.

Malgré l’opposition des élus et d’habitants du territoire au motif principal du risque de pollution de la nappe alimentant le captage d’eau potable, des permis de construire ont été délivrés. Un recours a été introduit devant le Tribunal administratif.

Le projet séduit ses partisans et les services de l’Etat pour des raisons tenant à la fois au développement économique et à la production d’électricité.

Les opposants observent que les travaux n’ont pas commencé. Ils prévoient, lors de leur démarrage éventuel, un recours en référé et un blocage physique.

Une précédente mobilisation avait permis de s’opposer à l’implantation d’une carrière d’extraction de sable. L’approvisionnement du territoire en sable demeure aisé du fait de la présence de carrières à proximité.

Pour en savoir plus : www.collectifcoussay.fr

Le goût d’être citoyen

Comment (re)donner le goût d’être citoyen, de s’intéresser aux décisions qui sont prises ? Les mobilisations sur le territoire montrent que cela existe. Elles montrent également qu’il faut une organisation pour mobiliser les énergies.

Il faut tout d’abord dire que chacun est libre de s’impliquer ou non.

La mobilisation est plus aisée lorsque les problématiques abordées sont concrètes, pas trop généralistes, à durée déterminée. Elle est favorisée par le succès mais on voit que des personnes demeurent engagées même si les actions qu’elles mènent ne sont pas pleinement couronnées de succès. Le plaisir de contribuer et de faire ensemble sont plus répandus qu’on le croit souvent. On est citoyen par l’association.

Il est plus aisé de nous représenter que notre point de vue peut être entendu au niveau local qu’au niveau national.

La vie associative est en expansion mais ce sont les engagements ponctuels qui se développent alors que nombre d’associations ont du mal à trouver leurs responsables.

Même si elle n’est pas suffisante pour susciter l’engagement, la compréhension des problématiques est nécessaire. La proposition de connaissances validées sur les questions qui concernent les citoyens est utile. C’est le rôle de l’éducation populaire. On peut avoir le sentiment d’avoir pris du retard. L’exemple de la laïcité montre qu’à trop considérer des avancées sociétales comme acquises, on ne voit pas qu’elles peuvent être menacées et on en perd jusqu’à la véritable connaissance.

Les décideurs ont une responsabilité importante par l’espace qu’ils donnent à  l’engagement citoyen, la confiance qu’ils font aux jeunes, la place qu’ils leurs donnent pour participer à la vie de la collectivité.

Le regroupement de 80 000 habitants de 48 communes pose un nouveau défi, transposer à une échelle plus grande, et donc avec des méthodes nécessairement différentes, le succès de Conseil de Développement qui a été enregistré localement.

Alimentation et information, deux pistes à suivre après le Forum citoyen

Comment contribuer, individuellement ou collectivement au changement des comportements face à l’alimentation ?

L’alimentation concerne les producteurs, les intermédiaires, les transformateurs. Les questions qui se posent sont la désinformation, les stratégies de vente, les conservateurs…

L’alimentation concerne les consommateurs. Les questions qui se posent sont le défaut d’information, la désinformation, le coût de l’alimentation, la responsabilisation des consommateurs, les circuits cours, les emballages, le régime alimentaire, la transition alimentaire, l’empreinte écologique.

Les pistes d’amélioration sont le contrôle effectif de la qualité, la traçabilité, l’information complète des consommateurs.

Cette question sera proposée au Cercle Condorcet. Si elle est adoptée, il y aura lieu de chercher des partenariats tant pour l’expertise sur le sujet que pour pouvoir rencontrer un public.

 

Comment l’information se façonne-t-elle ? Comment façonne-t-elle les esprits ?

L’information se façonne par :

  • la répétition, la reproduction sans vérification,
  • l’autocensure,
  • l’uniformité (tous les journaux télévisés sont les mêmes, l’AFP est le canal officiel),
  • l’obsession du taux d’écoute,
  • l’incomplétude (on ne montre qu’une partie des faits, on opère des choix),
  • on fait appels à des tribuns. Ainsi les candidats aux élections sont mis davantage mis en valeur pour leur personnalité que pour leur vision,
  • l’anecdotique (deux témoignages antagonistes tiennent lieu d’analyse),
  • la focalisation (les marronniers),
  • l’absence de contradiction.

Les réseaux sociaux, quelles que soient leurs dérives sont le lieu de la pluralité.

L’information façonne l’opinion :

  • l’information, même non-vérifiée parait vraie, l’image renforce sa crédibilité,
  • le ton importe ; la parole calme est plus crédible que la parole passionnée,
  • la parole de personnes présentées comme des experts crédibilise l’information.
Deux pistes de travail sont proposées au Cercle Condorcet :

–          soumettre notre analyse à un journaliste, préférentiellement de télévision,

–          apporter de l’information sur les modalités de recherche et de vérification de l’information pour le citoyen et la responsabilité du citoyen dans la rediffusion d’informations.